Nous commémorons, aujourd’hui Vendredi saint, la Passion de Jésus Christ et sa mort sur la croix. Depuis longtemps, je me recueille sur les raisons de la mort de Jésus : « Pourquoi Jésus n’avait-il pas osé descendre de la croix, s’il est vraiment le Fils de Dieu, capable d’échapper à la mort ? » Je rejoins ainsi la question des passants devant la croix de Jésus (en Matthieu 27, 40) : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ».
Mais, paradoxalement, rester sur la croix, autrement dit, accepter volontairement la mort en ressentant l’abandon par Dieu, nous montre bien clairement le mystère de la croix et sa grandeur infinie. Si Jésus descendait de la croix, la croix ne signifierait que l’outil de la mort. Il n’y aurait donc pas de différence entre la manière humaine et celle de Dieu. Mais Dieu a choisi sa manière propre, celle de rester sur la croix, pour que nous puissions nous rendre compte de la grandeur de Dieu qui agit autrement que les hommes. C’est le moment où, sur la croix, s’accomplit le projet du salut de Dieu. La signification de la croix est changée puisque Jésus y reste : elle devient la transformation de la mort, en vie éternelle.
Jésus nous montre alors la manière dont nous devons le suivre. Je veux appeler cette manière comme le « nouveau chemin » pour les chrétiens. Ce nouveau chemin se caractérise par l’humilité, l’abaissement de soi-même, la miséricorde, l’amour, le pardon, au lieu de la violence, de l’oppression, de la tyrannie, de la colère ou de la guerre. Ce nouveau chemin nous est confié pour que nous le vivions, à notre manière, dans notre contexte actuel, à la suite de Jésus.
Mes chères sœurs (chers frères et sœurs), en regardant la croix qui nous apprend la véritable puissance fondamentale de Dieu, mettons en pratique, autour de nous, le mystère de la croix. Amen.